La Gouvernance Responsable est un sujet flou pour beaucoup, pourtant c’est un principe de pilotage d’entreprise bien codifié aujourd’hui. C’est le socle d’une politique RSE réussie et attendue par les clients, les investisseurs, les banques et les employés, quelle que soit la taille de l’entreprise. Elle fait partie des 7 piliers de l’ISO 26000, la norme internationale de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et est l’un des 3 critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance).
La Gouvernance Responsable est donc un incontournable à décrypter !
Qu’est-ce qu’une Gouvernance Responsable ?
C’est un modèle de gestion qui se concentre sur la responsabilité, l’éthique et la transparence dans les décisions et les actions d’une organisation. Elle implique la prise en compte des impacts sur les parties prenantes, c’est-à-dire les actionnaires, les employés, les clients, les fournisseurs et la société en général, ainsi que l’environnement.
Les principes de la Gouvernance Responsable
La Gouvernance Responsable vise à maximiser les résultats économiques à long terme tout en protégeant les intérêts de toutes ses parties prenantes. Cela se traduit concrètement à travers ces différents principes :
La transparence :
Les informations importantes doivent être facilement accessibles et compréhensibles pour les parties prenantes. Une Gouvernance Responsable doit également être ouverte à la participation de ces dernières dans les processus décisionnels.
La participation des parties prenantes :
L’objectif est d’associer les parties prenantes aux processus décisionnels afin de prendre en compte leurs opinions et leurs préoccupations dans les décisions.
La responsabilité :
Établir une culture de responsabilité favorise la participation des parties prenantes. Cela peut être réalisé en créant des codes de conduite et des valeurs d’entreprise qui reflètent les principes de responsabilités sociales.
Il est nécessaire de clairement définir les responsabilités et les rôles des différents acteurs de l’organisation. Cela peut être réalisé en établissant des chartes de gouvernance et des politiques claires qui définissent les responsabilités des membres du Conseil d’administration, de la direction, des employés et des parties prenantes.
L’éthique :
Au-delà de l’engagement à respecter les lois et les réglementations en vigueur, la Gouvernance Responsable doit faire preuve de justice et d’équité dans ses actions et ses décisions.
L’équité :
Toutes les parties prenantes doivent être traitées de manière équitable et impartiale. Une Gouvernance Responsable doit également éviter les conflits d’intérêts sans être influencée par des considérations personnelles dans les décisions.
La durabilité :
Les organisations doivent être conscientes de leur impact sur l’environnement et prendre des décisions pour garantir la durabilité à long terme. Cela inclut la gestion responsable des ressources naturelles, la réduction des déchets et l’utilisation d’énergies renouvelables par exemple.
L’efficacité :
Les processus décisionnels doivent être clairs et les employés doivent être formés pour prendre des décisions et agir rapidement.
Quels sont les enjeux pour les PME et les PMI ?
Pour certaines entreprises, changer les paradigmes de la Gouvernance Représente un véritable changement de culture qui peut être déstabilisant. Une adaptation aussi structurante nécessite le plus souvent un accompagnement pour maximiser les chances de réussite.
Néanmoins, cette transformation dans la pratique de la Gouvernance est une nécessité pour soutenir efficacement une politique RSE réelle et non de façade.
Avec l’avènement de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) en 2023 l’ensemble des acteurs économiques sont soumis directement, ou par ruissellement, à l’obligation de prouver l’existence d’une démarche RSE intégrée dans la stratégie de l’entreprise. Ne pas en prendre dès aujourd’hui la mesure représente un risque réel et sérieux pour les PME/PMI de fragiliser leur développement (accès limité aux appels d’offres, difficulté de financement, difficulté de recrutement, risque légal…).
Une opportunité de croissance
Les organisations qui adoptent une Gouvernance Responsable ont aujourd’hui davantage d’opportunités de maximiser leurs résultats économiques à long terme tout en protégeant les intérêts de toutes les parties prenantes. Elles sont aussi mieux préparées pour s’adapter aux nouvelles contraintes réglementaires comme la CSRD, aux nouvelles attentes des clients et des talents. C’est ce que démontre la dernière étude de France stratégie qui portait sur 8500 entreprises de toutes tailles et dans tous secteurs. En effet, les entreprises dont la maturité RSE est bonne ont une performance supérieure de 13%.
Durant la période du COVID, les entreprises qui avaient une gouvernance responsable se sont souvent mieux adaptées pour garder le cap dans la tempête.
Des entreprises emblématiques comme Patagonia sont des exemples très réussis de cette forme de gestion. Beaucoup de PME et PMI moins connues et parfois très petites ont aussi fait le choix ce mode de fonctionnement pour leur plus grande satisfaction (Chronoflex, Lea nature, Lippi, Pocheco, Favi, etc…).
Si la décision de passer à une gouvernance responsable reste un choix qui doit être fait au préalable par la direction, il est fréquent que sa mise en œuvre se fasse avec un accompagnement extérieur qui garantit son bon fonctionnement, il ne faut pas hésiter à se faire aider.
Quels sont les risques à ne pas mettre en œuvre une Gouvernance Responsable ?
Le non-respect d’une Gouvernance Responsable peut entraîner plusieurs risques pour l’organisation que l’on observe déjà aujourd’hui (difficulté de recrutement, impossibilité de répondre aux appels d’offres, refus de financement par les banques…). Voici quelques-uns des risques les plus courants :
- Risques financiers : Les entreprises peuvent avoir du mal à obtenir du financement ou à maintenir leur accès aux marchés financiers. Les investisseurs peuvent éviter de financer des entreprises qui ne sont pas responsables sur le plan social, environnemental ou de la gouvernance.
- Risques de réputation : Les clients, les employés et les parties prenantes peuvent éviter de faire affaire avec des entreprises qui ne sont pas responsables.
- Risques opérationnels : Les entreprises peuvent subir des perturbations dans leurs activités. Par exemple, les conflits de travail peuvent être plus fréquents si les travailleurs ne sont pas traités de manière équitable, ce qui peut affecter la production et la rentabilité de l’entreprise.
- Risques juridiques : Des poursuites judiciaires pour des violations des lois et des réglementations peuvent subvenir également.
En fin de compte, le non-respect de la Gouvernance Responsable peut entraîner des conséquences juridiques, financières, de réputation et opérationnelles négatives pour l’organisation. Les entreprises qui ignorent ces principes risquent de perdre leur légitimité, leur crédibilité et leur capacité à rester compétitives sur le marché.